03 janvier 2006

Jean Borella, Christianisme et religion, (note de lectura)





Texte publié à l’automne 1983 dans la revue La Place Royale.
La paix apparente qui existe maintenant en Europe entre le pouvoir sacerdotal et le pouvoir politique est basée sur l’illusion que le pouvoir politique est une question “technique”, qui peut avoir une raison en soi.
Il n’y a, dans l’Evangile, aucun texte qui puisse justifier un fondement sacré pour le pouvoir politique.
Non seulement la révélation chrétienne n’a pas de norme pour le pouvoir politique, mais, par la royauté du Christ, elle rend sans fondement toute royauté humaine.
Charlemagne fut couronné empereur aux acclamations « Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat ! »
Aux yeux du christianisme, la politique se trouve dans un état de déchéance radicale. Deux attitudes en découlent: ou bien un anarchisme mystique, ou un athéisme politique prêchant la séparation entre le sacré et la politique. La première attitude finit dans un suicide, la deuxième conduit au totalitarisme de type nord-américain ou soviétique.
Avant la Révolution française, aucun Etat du monde ne s’était déclaré sans Dieu.
L’obéissance des premiers chrétiens au pouvoir politique n’est pas soumission à un pouvoir de fait, mais reconnaissance d’un pouvoir légitime, médiateur entre les hommes et la divinité.
En disant: “Donnez au César ce qui appartient au César…”, Jésus-Christ reconnaît un sacré d’origine non-biblique.

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